Trois années durant, Marilyne Griffon pédale avec ses enfants et leur papa, du nord au sud des Amériques. Les images prises lorsqu'ils avaient suffisamment de batterie et de temps, témoignent de leur périple : camper au milieu des grizzlis d'Alaska, affronter le Mexique en proie à la violence des narcos, parcourir la forêt amazonienne, franchir plusieurs fois les Andes, traverser le désert d'Atacama, souffrir du vent infernal de la Patagonie...
Le film ne montre qu’une infime partie de leurs aventures, mais il permet d’illustrer ses réflexions de maman sur le retour à la nature, le développement des enfants et le dépassement de soi dans des paysages à couper le souffle.
Suite au décès de mon père en septembre 2023, j’ai ressenti un appel intérieur me poussant à me rendre en Tunisie en Janvier 2024 et à effectuer plusieurs marches dans le Chott El Jerid (grande étendue saline de 7000 km2 se trouvant à coté de la ville Tozeur). J’avais l’espoir à travers ces marches de vivre une “experience”, c’est à dire quelque chose qui bouscule et déplace les bornes limitant les contours de ce que je pense être la “réalité”.
En me rendant au Chott tous les jours, j’ai croisé différentes personnes qui ont toutes à leur façon refleté la “Tunisie” que j’avais en moi, une Tunisie qui ne se manifestait que difficilement (ou subtilement) en France. A la fin de mon séjour, mon père m’est apparu en rêve et dans ce rêve, j’ai pu le prendre dans mes bras et lui demander pardon. Pardon pour ne pas avoir eu la maturité suffisante pour apprécier les occasions de partage dont il avait été à l’origine. Ce pardon à travers ce rêve m’ont permis de faire éclater des émotions le lendemain et d’accélérer mon travail de deuil.